mardi 14 octobre 2014

Père d'un bébé né sous X. Décision de la cour d'appel le 25 novembre (Ouest-France)

La cour d'appel de Rennes examine la demande de restitution à son père biologique d'un enfant de 18 mois né sous X, adopté depuis par une famille. Décision le 25 novembre.

En première instance, le 24 avril dernier, le tribunal de grande instance de Nantes avait ordonné la restitution de l'enfant à son père mais le conseil général de Loire-Atlantique avait interjeté appel au nom de l'intérêt de l'enfant, alors âgé d'un an, déjà placé dans sa famille adoptante. 

« Un placement trop hâtif »

« Il y a l'intérêt de l'enfant de connaître ses origines, de savoir qu'il a un père qui ne l'a pas abandonné, qui n'a cessé de le réclamer depuis avant même sa naissance », a souligné Me Pauline Loirat, l'une des avocates du père biologique, Yoan.
« Nous pensons que le placement en vue d'adoption (de cet enfant, ndlr) a été trop hâtif », a souligné Me Pierre Verdier, autre avocat du père biologique et président de la « Coordination des actions pour le droit à la connaissance des origines », qui milite contre le secret lié aux accouchements sous X.

« Des risques de déstructuration de l'enfant »

De son côté, l'avocat du conseil général de Loire-Atlantique, Me Jean-Christophe Boyer, a souligné que le père biologique avait tardé à faire connaître son intention vis-à-vis de l'enfant, se contentant dans un premier temps de demander la suspension de la procédure d'adoption : « S'il avait demandé, réclamé son enfant (né en avril 2013), dès le 12 juillet 2013 (date à laquelle il s'est manifesté, dans les délais, ndlr), il l'aurait eu », a-t-il déclaré.
L'avocat a indiqué avoir produit à l'audience « plus d'une dizaine d'expertises de cet enfant par des grands noms des différents CHU de France, psychanalyste et médecins psychiatres qui tous, unanimes », soulignent les risques de déstructuration de l'enfant s'il était enlevé à sa famille adoptante chez qui il vit depuis un peu plus d'un an. 

Célestin va-t-il devenir Brandon?

Le père « va jusqu'à vouloir changer l'identité même de l'enfant puisqu'il veut en changer le prénom, un enfant qui a 18 mois, qui sait qu'il s'appelle Célestin, comment voulez-vous qu'il se structure à l'avenir si jamais on va lui nier sa première identité de ses deux premières années de vie pour lui en donner une nouvelle ? », s'est en outre interrogé Me Boyer.
Un choix confirmé par le père biologique Yoan qui a indiqué à la sortie de l'audience : « Le conseil général a donné trois noms, Célestin, Paul, Hugo et moi, ça va être Brandon », a-t-il déclaré, estimant que cela ne déstabiliserait pas son fils. « Moi, mon fils, je me battrai jusqu'au bout pour l'avoir », a-t-il ajouté.

3 commentaires:

  1. Que dire ? Que penser ? Quelque soit la décision finale, il y aura de lourdes conséquences et des traces indélébiles. Je suis triste d'une telle situation.
    Frédérique

    RépondreSupprimer
  2. faut il rappeler que le père bio n'a jamais vu son fils. Mais où était il au 9e mois de la grossesse et dans les 3 premiers mois après la naissance? Prise de conscience bien tardive des conséquences de ses actes il me semble!

    RépondreSupprimer
  3. Faut-il rappeler ... qu'on ne connaît pas tous les tenants et aboutissants de cette histoire (et heureusement, d'ailleurs)? Quant au changement de prénom, c'est bien accepté pour les enfants adoptés, pourquoi serait-ce un problème ici...

    RépondreSupprimer