samedi 19 octobre 2013

Témoignage :

Bonjour,
Je souhaiterais, dans le cadre de mon master 1 de Psychologie clinique interculturelle, écrire un mémoire sur le thème de l'adoption. Je m'intéresse particulièrement à la phase adolescente, et aux effets que la rencontre des cultures peut engendrer.
Pour cela, j'aurais besoin de réaliser des entretiens avec des adolescents ou jeunes adultes adoptés et venant de l'étranger, ainsi qu'avec des familles ayant adoptés des enfants étrangers mais aussi des professionnels travaillant autour de ces problématiques. Ces entretiens pourront être réalisés par téléphone ou par mail, tout cela bien sûr dans le respect de l'anonymat. Si vous souhaitez participer à cette étude vous pouvez me joindre à l'adresse suivante :
emmadesgarets@hotmail.fr

Emma de Garnier des Garets

vendredi 18 octobre 2013

Ce que savent les parents de la santé des enfants adoptés -Le figaro - Delphine Chayet


Un rapport sur l'état de santé des enfants adoptés fait le point sur les difficultés rencontrées par les familles.
En 2010, l'adoption en urgence de centaines d'enfants haïtiens après un séisme dévastateur avait incité les pouvoirs publics à se pencher sur leur devenir. Une vaste étude, élargie à l'ensemble des adoptions réalisées en France en 2005, 2008 et 2010, a alors été lancée. Ses résultats, communiqués début septembre au ministère des Affaires sociales et de la Santé, apportent un éclairage inédit sur la réalité des difficultés rencontrées par les familles adoptantes et leurs enfants.
«Faute de suivi systématique des enfants, les données objectives manquaient cruellement. Or c'est un domaine où les fantasmes sont nombreux», remarque Juliette Halifax, démographe dans un centre de recherches sur l'enfance en Picardie et principal auteur du rapport.
Alors que la découverte d'un handicap ou d'une maladie invalidante est une crainte des candidats à l'adoption, l'étude montre tout d'abord que ce cas de figure est relativement «rare». Sur les 400 familles interrogées, 27% déclarent que leur enfant adoptif avait un problème de santé, inconnu dans deux cas sur trois, à son arrivée. Nombre de ces pathologies «cachées» sont toutefois des maladies infectieuses bénignes et endémiques dans le pays d'origine, comme des teignes ou des gales, ce qui contribue à expliquer qu'elles n'aient pas été signalées aux parents adoptants.
A contrario, les cas d'hépatite A, de syphilis ou de paludisme, qui concernent peu d'enfants, «sont quasiment toujours connus des parents avant l'adoption», selon les chercheurs. De la même manière, plus des trois quarts des parents concernés étaient prévenus de malformations congénitales et d'anomalies chromosomiques - qui affectent 4% des enfants.
Restent les situations douloureuses, que le rapport ne chiffre pas avec précision, dans lesquelles des familles découvrent une maladie grave en accueillant leur enfant. Il s'agit le plus souvent de «troubles mentaux et du comportement», qui concernent 4,3% des enfants et constituent le deuxième type de problème de santé cité. Seuls 21% des parents en étaient avertis. L'information dépend beaucoup de l'origine géographique des enfants. Ainsi 85% des parents adoptant en France un enfant ayant un problème de santé ont été prévenus. «Ce n'est pas le cas pour les autres continents où ce taux est de 37% en Asie, 35% en Amérique et seulement 19% en Afrique et 8% en Haïti», souligne le rapport.

L'âge de l'enfant est crucial

Les enquêteurs ont aussi cherché à cerner l'état psychologique des enfants à plus long terme. Ils observent que 15% des enfants ont connu des difficultés de cet ordre: des troubles du sommeil, des angoisses ou des difficultés d'attachement pour certains; de l'agressivité et des colères pour d'autres, une hyperactivité dans de plus rares cas.
L'apparition de ces troubles est fortement liée à l'âge de l'enfant au moment de son adoption, les enfants les plus jeunes étant moins concernés. On sait que la préparation de l'enfant joue aussi. Or elle est jugée insuffisante par deux tiers des parents ayant adopté à l'étranger, 15% estimant même que leur enfant n'avait pas du tout compris les changements qu'implique l'adoption. «Mais c'est essentiellement autour de la scolarité que les difficultés se cristallisent», relève Juliette Halifax, soulignant que les parents sont plus d'un quart à faire état de troubles de l'apprentissage (difficultés de prononciation, de concentration, de mémorisation, etc.).
L'étude montre dans le même temps que 78% des enfants de plus de trois ans maîtrisent parfaitement le français et qu'un éventuel retard scolaire est rapidement rattrapé.
La réussite scolaire est liée au temps que la famille d'adoption a pleinement consacré à l'enfant avant son entrée à l'école. «Si cette durée est inférieure à trois mois, la probabilité de rencontrer des difficultés par la suite est trois fois plus élevée», notent les chercheurs qui recommandent un allongement des congés parentaux pour adoption.
Ils répondent enfin à l'interrogation principale des pouvoirs publics, en précisant qu'ils n'ont pas mesuré plus de difficultés (sauf juridiques) dans les familles ayant accueilli des enfants après le tremblement de terre en Haïti. Globalement, quelque 8% des familles sont pris dans des problèmes relationnels importants avec leur enfant et les conseils généraux semblent démunis pour les accompagner. Ce parcours se termine dramatiquement (parfois par un éloignement familial) pour 3% des enfants. En extrapolant, «cela signifie que pour année comme 2005, où près de 5000 enfants ont été adoptés, 150 se trouvent en rupture familiale quelques années après».

mardi 15 octobre 2013

Violette, la discrete.

Toutes les nuits telle une petite souris, Violette se glisse dans le lit de son frère. Elle ferme doucement sa porte pour ne pas qu'on l'entende...

samedi 5 octobre 2013

Trop d’enfants délaissés, trop peu d’adoptés...

Trop d’enfants délaissés, trop peu d’adoptés...

L’adoption d’enfants français en France est en crise. 

Des professionnels s’insurgent contre une organisation défaillante. 

Cela fait vingt ans que des rapports le disent. En vain.



Ouest France - Vendredi 04 octobre 2013 - Bernard Le Solleu -

Révoltée. Des enfants oubliés, non proposés à l’adoption, Sandrine Dekens, psychologue clinicienne, en connaît beaucoup. Placés à l’aide sociale, totalement délaissés par leurs parents biologiques, ils grandissent oubliés, ballottés de foyers en institutions, « sans projets de vie ». Sandrine Dekens est en charge de l’association Enfants en recherche de famille. Avec cinq autres professionnels, elle vient de lancer un appel aux pouvoirs publics pour qu’enfin l’adoption nationale se réorganise.
Récits. À l’appui de ce plaidoyer, des récits de vie. Paul, Juliette, Marie, Sony, Ophélie... Le petit Paul par exemple, né en 2007, abandonné en 2008. « Grossesse non désirée. » Puis, sous la pression de sa famille, la mère se rétracte. 2012 : elle redemande le placement de l’enfant. « Paul sera plus heureux sans moi. » Le voici placé en maison d’enfants. Aucune visite. À 5 ans, il présente, disent les éducateurs, « une forte insécurité affective ». Mais il reste dans cette maison d’enfants. En attendant quoi ? L’improbable retour d’une mère ?
Blocage. Pour que des enfants comme Paul soient adoptables, un constat de délaissement doit être dressé, et le statut de pupilles de l’État leur être accordé. « La loi, commente Sandrine Dekens, offre des possibilités d’action. Mais elle n’est pas ou trop peu appliquée. » Pourquoi ? « Parce que dans l’aide à l’enfance, comme chez les juges, on privilégie toujours les liens du sang. On est très imprégné en France de cette idée que le lien biologique est malgré tout le plus protecteur. Nous, nous disons qu’il y a des liens parents enfants qui sont toxiques. »
Protection. Un rapport officiel de la direction de la cohésion sociale conclut lui aussi que l’adoption nationale doit être repensée et réorganisée. On manque d’une instance nationale. « Actuellement, déplore Sandrine Dekens, le délaissement parental dont sont victimes des centaines d’enfants est redoublé par un délaissement institutionnel. C’est cela que nous dénonçons. » L’intérêt de ces enfants, dit-elle, est qu’ils puissent enfin accéder à des familles adoptantes, et sortir des « voies sans issue ».