samedi 5 octobre 2013

Trop d’enfants délaissés, trop peu d’adoptés...

Trop d’enfants délaissés, trop peu d’adoptés...

L’adoption d’enfants français en France est en crise. 

Des professionnels s’insurgent contre une organisation défaillante. 

Cela fait vingt ans que des rapports le disent. En vain.



Ouest France - Vendredi 04 octobre 2013 - Bernard Le Solleu -

Révoltée. Des enfants oubliés, non proposés à l’adoption, Sandrine Dekens, psychologue clinicienne, en connaît beaucoup. Placés à l’aide sociale, totalement délaissés par leurs parents biologiques, ils grandissent oubliés, ballottés de foyers en institutions, « sans projets de vie ». Sandrine Dekens est en charge de l’association Enfants en recherche de famille. Avec cinq autres professionnels, elle vient de lancer un appel aux pouvoirs publics pour qu’enfin l’adoption nationale se réorganise.
Récits. À l’appui de ce plaidoyer, des récits de vie. Paul, Juliette, Marie, Sony, Ophélie... Le petit Paul par exemple, né en 2007, abandonné en 2008. « Grossesse non désirée. » Puis, sous la pression de sa famille, la mère se rétracte. 2012 : elle redemande le placement de l’enfant. « Paul sera plus heureux sans moi. » Le voici placé en maison d’enfants. Aucune visite. À 5 ans, il présente, disent les éducateurs, « une forte insécurité affective ». Mais il reste dans cette maison d’enfants. En attendant quoi ? L’improbable retour d’une mère ?
Blocage. Pour que des enfants comme Paul soient adoptables, un constat de délaissement doit être dressé, et le statut de pupilles de l’État leur être accordé. « La loi, commente Sandrine Dekens, offre des possibilités d’action. Mais elle n’est pas ou trop peu appliquée. » Pourquoi ? « Parce que dans l’aide à l’enfance, comme chez les juges, on privilégie toujours les liens du sang. On est très imprégné en France de cette idée que le lien biologique est malgré tout le plus protecteur. Nous, nous disons qu’il y a des liens parents enfants qui sont toxiques. »
Protection. Un rapport officiel de la direction de la cohésion sociale conclut lui aussi que l’adoption nationale doit être repensée et réorganisée. On manque d’une instance nationale. « Actuellement, déplore Sandrine Dekens, le délaissement parental dont sont victimes des centaines d’enfants est redoublé par un délaissement institutionnel. C’est cela que nous dénonçons. » L’intérêt de ces enfants, dit-elle, est qu’ils puissent enfin accéder à des familles adoptantes, et sortir des « voies sans issue ».

4 commentaires:

  1. Bonjour,
    Merci pour l'info.
    Je n'arrive pas à trouver le lien de cet article de presse. Existe-t-il encore ?

    Moushette

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  2. Bonjour,
    Il était dans ouest france papier, mais je l'ai retrouvé sur osibouake.org

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  3. Drôle de monde ... Je suis toujours scandalisée face à cette réalité insupportable, cet immobilisme est dramatique pour les enfants, pour les familles en attente, et pour notre société toute entière, c'est une honte

    Sylvie, et Maël

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  4. Hélas cette situation ne fait qu'empirer... :-(
    Bon dimanche
    Bizzz Lolo

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